dimanche 22 septembre 2013

Composer un bouquet



Il y a quelques temps au cours d’une récréation dans notre jardin, j’ai vu les enfants arracher sans ménagement les fleurs des plates bandes pour aller les jeter un peu plus loin. Je me suis alors dit qu’il serait bon de leur proposer une activité structurée pour apprendre à composer un bouquet.

J’ai cueilli du muflier qui pousse en abondance dans notre jardin.



J’ai proposé le matériel suivant

-          Les fleurs posées dans un récipient

-          Un sous-main transparent pour protéger la table

-          Un plateau contenant un petit pichet (pour me servir de petit vase) un pichet gradué pour verser, un couvercle, une paire de ciseaux, une éponge.

-          Un essuie-main







Vous trouverez ici la présentation Montessorienne exacte. Pour ma part, je l’ai un peu simplifiée.

C’est mon grand astronaute qui est allé chercher de l’eau pour le vase ; il a procédé par tentatives pour trouver quel niveau d’eau serait idéal. Pour votre enfant, vous pouvez marquer le niveau d’eau souhaité dans le vase en nouant un ruban sur celui-ci.

1.      J’ai pris une seule fleur, j’ai fait observer comme elle était belle, je lai touché délicatement et senti.

2.      J’ai légèrement raccourci la tige aux ciseaux.

3.      J’ai ôté les feuilles en trop en les détachant délicatement.

4.      J’ai placé la fleur dans le vase.



Mon grand verse de l’eau





Il découpe la tige. D’habitude il n’aime pas découper aux ciseaux, mais là ça lui a beaucoup plu. C’est un bon entrainement.



Mon astronaute a aussi découpé les feuilles…



Mon petit aventurier les a placées dans le vase.



Et voilà le bouquet terminé ! Il est placé sur une petite table de travail et embellit notre jardin d’éveil ;




Pour réaliser cette activité en toute autonomie, je pense qu'il faut au moins avoir 4 ans et avoir fait beaucoup de vie pratique.

Les pré requis sont :

-          Savoir verser de l’eau

-          Savoir éponger

-          Avoir déjà manipulé une fleur

-          Eventuellement, connaitre les parties d’une fleur : les pétales, la tige, les feuilles

-          Savoir découper.


Mais on peut aussi faire des bouquets avec l'aide de sa maman, et donc commencer bien avant cette charmante activité. C’est une activité qui développe le sens artistique et qui permet aussi de se faire plaisir à soi-même en embellissant son environnement et de faire plaisir aux autres si on offre le bouquet !

A ce sujet, vous pouvez lire les articles suivants :





mercredi 18 septembre 2013

L’echec scolaire a 4 ans

J’écris aujourd’hui cet article qui est très important pour comprendre la suite de mon blog.
Mon fils ainé est entré pour la première fois à l’école en septembre 2011. Nous avons choisi l’école publique, tout simplement celle de notre quartier (nous vivons dans une petite ville qui n’a rien d’une banlieue chic mais qui est plutôt tranquille).
Avant que mon enfant aille à l’école j’étais persuadée qu’il s’y plairait et qu’il y réussirait bien. C’était un bébé puis un jeune garçon toujours souriant et facile à vivre. Il était très sociable. Il aimait lire (regarder) des livres. Il aimait dessiner, chanter. Il s’intéressait aux nombres écrits dès l’âge de 2 ans et demi. Il avait une bonne mémoire et une bonne capacité d’adaptation. Un chouette gamin, bien dans ses baskets qui n’avait rien d’un surdoué, mais qui pouvait réussir à l’école et s’y trouver bien.
Durant l’été 2011, il y a eu beaucoup de changements dans notre vie. Nous avons déménagé dans la maison où nous nous trouvons actuellement. Mon fils a changé de nounou. J’étais un peu inquiète quant à savoir s’il allait s’adapter à tous ces changements, mais il s’y est fait très vite et était très heureux. La rentrée scolaire en Petite section s’est bien passée. Il n’a jamais pleuré pour aller à l’école. Ni le premier jour ni les suivants.
En octobre 2011, son petit frère est né. Là encore, je me demandais s’il allait bien l’accepter, mais tout s’est bien passé ; il faut dire que notre cadet est un bébé encore plus cool que le premier (du genre qui ne pleure jamais et qui a fait ses nuits très vite – oui je sais on est vernis de ce coté-là). Cela nous a laissé du temps pour nous occuper de l’aîné, tout s’est bien passé.
Notre fils ne nous parlait pas beaucoup de ce qu’il faisait à l’école. De temps en temps, il nous disait qu’il jouait aux petites voitures et que c’était bien. Dans sa classe il y avait un garage, il pouvait y jouer à l’accueil ou quand il avait fini un travail ; il nous parlait aussi de ses copains.
Tous les lundis et mardi, je le déposais à l’école et tous les jeudis et vendredi il y allait avec son papa. L’après-midi il ne restait pas à l’école et dormait chez sa nounou. En apparence tout allait bien.
Pour mon mari et moi, l’année 2012 n’a pas été très joyeuse sur le plan professionnel. Pour ma part, j’ai repris le travail à mi-temps le jour des 3 mois de mon bébé. J’étais très déprimée par un baby blues. Je me suis retrouvée dans une ZEP que je n’avais pas choisie, une école très violente et j’ai eu une année scolaire assez chaotique. Mon mari n’était pas très heureux dans son entreprise. Finalement, nous avons pris des décisions : mon mari a changé d’entreprise et moi j’ai décidé de prendre un congé parental à temps plein. Durant cette année scolaire, nous ne sommes pas beaucoup préoccupés du vécu de notre fils à l’école. Ca avait l’air d’aller de ce côté-là.
Tout à la fin de l’année scolaire, en juin 2012, a eu lieu la fête de l’école maternelle. Je me suis portée volontaire pour animer un stand de jeu. J’ai donc vu mon enfant et d’autres enfants de l’école. J’ai remarqué que mon enfant avait un comportement étrange. Il faisait le bébé, agissait de façon incohérente, semblait « neuneu » par rapport aux autres enfants y compris plus jeunes. Les enfants ont fait un petit spectacle, c’était un chant, et mon fils a catégoriquement refusé d’y participer. A la fin de la fête, la maîtresse a parlé à mon mari, pour lui dire que notre fils avait de grosses difficultés scolaires pour faire le travail demandé et allait en avoir aussi en moyenne section. Nous étions assez surpris car nous n’avions pas réalisé cela avant.
Durant l’été 2012, mon fils a fêté ses 4 ans. J’ai tenté de lui proposer de courtes séances de travail (sur papier car je ne connaissais pas la pédagogie Montessori). Cela ne se passait pas bien. Mon fils suite à son année de PS détestait écrire et dessiner. Je n’ai donc pas beaucoup insisté. Bien qu’étant enseignante, je ne suis pas le genre de maman qui fait bachoter ses enfants. J’ai préféré profiter des vacances pour me promener avec lui, rire et jouer.
Il est entré en Moyenne Section et dès le 2e jour j’ai fait connaissance avec le spectre de l’échec scolaire. Je savais que tous les élèves n’étaient pas égaux face à l’instruction publique et l’instauration des bulletins dès la maternelle. Mais j’ignorais qu’un jeune enfant de 4 ans pouvait se rendre compte qu’il n’avait pas le niveau requis par les critères bien établis des programmes. Dès le 2e jour, j’ai donc récupéré mon fils en pleurs. Il m’a dit : « Je suis nul. On a dû découper des étiquettes et je n’arrivais pas bien à découper. Je n’ai pas réussi mon travail. » J’étais bouleversée et désolée pour lui ; je lui ai dit qu’on allait s’entrainer à la maison et qu’un jour il saurait découper.
En Moyenne Section il avait la même maîtresse que l’année précédente. J’ai appris à connaitre cette personne, car je me suis souvent proposée (en tant que mère au foyer) pour donner un coup de main, accompagner à des sorties… cette enseignante est une personne d’un certain âge, très expérimentée en maternelle, très sérieuse, fiable, proposant des situations pédagogiques variées et pas uniquement du travail sur fiche. Elle est appréciée par la plupart des parents et des élèves. Par contre, c’est aussi une personne très stricte, très intransigeante. Elle tient beaucoup à respecter coûte que coûte sa programmation et est parfois angoissée par des détails qui n’ont aucune importance.
Mon fils s’est mis petit à petit à avoir peur de cette maîtresse. Mais il ne l’exprimait jamais. Il pleurnichait régulièrement pour se lever les jours d’école. Il pleurnichait presque toujours après l’école. Il était fatigué et stressé.
Une semaine après la rentrée, la maîtresse nous a vivement conseillé de le mettre aux séances de soutien. En tant qu’enseignante je trouve ça complètement nul le soutien. Je trouve ça injuste de stigmatiser des enfants en difficulté. En tant que maman, je trouve ça horrible de laisser son enfant de 4 ans pour 7 heures de cours à l’école. Mais on a accepté. On s’est dit peut-être que cela lui donnera un petit coup de pouce pour le graphisme, la numération. Les séances de soutien ont duré toute l’année et n’ont servi à rien.
Quelques semaines après la rentrée, je discutais avec la maîtresse des difficultés mais aussi des réussites de mon fils à la maison. Elle m’a dit que peut être mon fils n’était pas fait pour aller dans une école « classique » et m’a proposé de l’inscrire dans l’école Steiner dans la ville d’à côté. Ca m’a choqué car je n’avais jamais envisagé une école alternative comme un pis-aller. « Mon fils, tu as échoué à l’école de la république alors je vais te mettre là ; c’est ta dernière chance avant l’internat ».
Mon fils régressait dans certains apprentissages, par exemple la numération. Durant tout le premier trimestre, il était incapable de compter jusqu’à 3, alors qu’il arrivait un an avant.
Et puis il y a eu l’affaire des puzzles : un matin, en octobre, la maîtresse m’a demandé de rentrer en classe par ce qu’elle ne savait plus quoi faire. Elle m’explique que les élèves sont tenus de remplir un contrat mensuel (à 4 ans ! en début de moyenne section !). Dès qu’ils ont fini un travail, ils doivent choisir un puzzle parmi une série de 8 et lorsqu’ils l’ont résolu, ils doivent coller une gommette sur leur fiche personnelle. A la fin du mois ils doivent donc avoir fait les 8 puzzles.
La fin du mois approchait et mon fils n’en avait pas fait un. Au début j’avais envie de sourire. J’ai failli rétorquer « Normal, mon fils déteste les puzzles depuis qu’il est bébé, ça serait étonnant qu’il ait envie d’en faire à l’école ». Au lieu de ça je me suis tue et je suis entrée en classe pour aider mon enfant. Il devait résoudre un puzzle de 6 pièces, le plus simple de la série. C’était vraiment simple, il aurait dû réussir très rapidement. Mais même avec le soutien de sa maman à côté, il en était incapable. Il était paniqué. Il avait surtout très peur de l’erreur. Heureusement, un de ses amis est venu gentillement l’aider. Les jours suivants, il a dû faire des puzzles tous les jours pour « rattraper son retard ». Durant les congés qui ont suivi j’ai fait « des devoirs » avec mon petit garçon de 4 ans : des puzzles, des dessins, de la numération… Et quand nous avons reçu les documents écrits de la première période, la fiche des puzzles comportait en rouge la mention « n’a pas réussi à remplir le contrat 8 puzzles dans le mois ». Une remarque extrêmement négative alors qu’il avait réussi 7 puzzles sur 8, ce qui est une belle progression !
Il y a encore de nombreux épisodes dans ce genre-là, que je ne vais pas détailler ici. Mon fils n’était pas le seul élève en difficulté, mais c’est un enfant très sensible et qu’il s’est senti blessé et stigmatisé. A la fin de l’année scolaire, une conversation avec l’instit ma confirmée qu’elle était persuadée que mon fils aurait de grosses difficultés durant toute sa scolarité.
Durant cette année scolaire de MS, je suis passée par tous les états : l’incrédulité, une vive inquiétude, un espoir (grâce à mon stage Montessori en février), la résignation quand mon enfant faisait toujours du soutien en 5e période.
J’ai toujours été très coopérante avec la maîtresse. Je ne pense pas que se disputer avec un(e) enseignante puisse aider mon enfant. Je défendais souvent mon enfant en parlant de ses progrès à la maison et de ses centres d’intérêt évolués (géographie, sciences).
Ce qui est sûr, c’est qu’en moins de deux ans, mon fils a fait l’expérience douloureuse de l’échec scolaire. L’école l’a changé et pas en bien. Je n’aurais jamais pu imaginer que cela puisse lui arriver. Et c’est un peu égoïste à dire, je n’aurai jamais pensé, que moi, personne ouverte et cultivée, moi qui suis maîtresse d’école, puisse avoir un enfant qui déteste l’école.
Alors pourquoi l’école transforme-t-elle des enfants brillants en candidats à l’échec scolaire ?
Est-ce à cause des programmes super chargés qui poussent les enseignants – même les bons – à privilégier le respect de la programmation et la quantités de leçons plutôt que la qualité du travail fourni ?
Est-ce à cause de certains enseignants qui ne peuvent s’empêcher de coller des étiquettes de bons ou mauvais élèves sur le front des enfants qui leur sont confiés ?
Est-ce à cause des parents qui comme moi, ne passent pas tout leur week-end à faire bachoter leur marmot de 4 ans ?
Est-ce à cause de mon fils qui fait exprès ne pas comprendre ? Exprès d’avoir cet air hébété en classe alors qu’il pose des questions si intelligentes à la maison ? Qui fait exprès de jouer ou de rêvasser en classe au lieu d’écouter les consignes ? Franchement, quand je le voyais évoluer en milieu scolaire je me disais parfois : « quand on le voit on se dit que c’est un gentil gamin mais qu’il n’a pas inventé l’eau chaude ». Moi-même, en tant qu’enseignante, aurais-je réussi à voir derrière ce regard vide cette lueur d’intelligence ?
Est-ce à cause des classes surchargées de 31 élèves en maternelle ?
Est-ce à cause de la pédagogie ? Aurait-il été plus à l’aise dans une école Montessori ?
L’échec scolaire reste un mystère pour moi. Si vous avez des idées là-dessus, faites en part dans les commentaires.
 
Il y a des points positifs pour mon petit garçon de 5 ans …
-          A la fin de l’année scolaire, la maîtresse a été malade et remplacée par un maître. Mon fils s’est sentit plus à l’aise et ses résultats se sont soudainement améliorés. Ce qui prouve qu’au CP, avec un enseignant différent, tout se passera sans doute très très bien pour lui.
-          J’avais décidé de faire école à la maison, en grande partie par choix personnel et par passion pour les idées de Maria Montessori. Et bien cette année de break scolaire sera plus nécessaire que je ne l’avais imaginé pour mon garçon. C’est une chance que durant cette année de grande section il puisse progresser à son rythme.
Des interrogations, des difficultés subsistent :
-          Nous avons démarré l’IEF depuis 2 semaines, et la parole de mon enfant se libère. Il ose enfin me dire qu’il n’aimait pas son enseignante de maternelle. Il me parle aussi du système de notation avec des « bonhommes qui sourient et des bonhommes tristes ». Il n’aimait pas avoir des bonhommes tristes sur son travail.
-          Il adorait les activités Montessori de février à fin août et depuis septembre, depuis que je lui ai dit « le matin on fait ECOLE à la maison », il est très réticent et très difficile à convaincre pour se mettre au travail ;
-          Cette situation ne durera qu’un an. J’espère que d’ici là il aura retrouvé suffisamment confiance en lui pour réussir au CP.

mardi 10 septembre 2013

Bilan des 5 premiers jours et des pistes pour la suite…

Nous faisons école tous les matins, de 9h à 12h et ce 5 jours par semaine du lundi au vendredi. Ca fait donc déjà une semaine d’écoulée. Je note ici quelques impressions…

1.       Le bonheur

J’adooore faire école à la maison pour mes enfants ! C’est si doux et je sens pleinement à ma place et utile !
J’aime les petits matins où j’ai la possibilité de laisser mes enfants dormir jusqu’à 8h, 8h15.
J’aime notre salle de classe, paisible, lumineuse, avec de jolies couleurs. Je ne regrette pas d’avoir mis dans la même chambre les garçons pour libérer ce bel espace de travail.
J’aime le calme. Pouvoir enseigner en chuchotant. Essayer de me faire oublier quand ils sont absorbés par quelque chose.
J’aime l’immense souplesse que m’accorde l’école à la maison. On peut changer le programme parce qu’il fait beau et qu’on à envie d’aller faire un tour en forêt.
J’aime les sourires qui éclairent le visage de mes enfants. Et surtout j’aime ce petit bout de langue sortie quand ils sont très très concentrés sur un travail trèès difficile !

2.       Etre patiente et faire confiance

Pour être honnête, tout ne se passe pas comme sur des roulettes. J’ai même souvent de sérieux doutes quand à ma capacité à pouvoir aider mon grand  astronaute à guérir de sa phobie scolaire et mettre en œuvre son intelligence.
Pour l’instant il est dans le refus. Rien ne l’intéresse. Il pleurniche ou se fâche à la moindre difficulté. Il s’échappe dans le rêve, le jeu, l’imagination ; Ne veut même pas essayer les nouvelles activités Montessori que je lui présente. Heureusement on a parlé de ce genre de cas dans ma formation. J’ai lu aussi des choses à ce sujet dans les livres de Maria Montessori. Donc j’y crois. Je lui fais confiance. J’attends, il y viendra un jour.

3.       Un bebe qui devient un petit homme

Je suis étonnée chaque jour par les nouvelles aptitudes de mon cadet de moins de 2 ans. Il progresse si vite ! Langage, propreté, concentration… il part à la conquête de ses nouvelles aptitudes. Chaque jour je me dis, tiens, il sait faire ça aussi ? Je l’accompagne, je l’encourage je suis fière de lui.
Pour la suite : durant les mois de septembre et d’octobre, nous travaillerons sur le thème de l’alimentation. En septembre, je ne proposerai que de matériel de vie pratique et d’éveil sensoriel. Le langage, les maths et le culturel viendront à partir de début octobre.
Voici un tout petit aperçu en photo des activités de 5 derniers jours – très incomplet je n’ai le temps d’attraper tout le temps mon appareil…
Mon aventurier
1. dessins au crayon et au feutre ; 2. manipuler les cubes de la tour rose ; 3. Trier petits et gros pompons ; 4. rouler et dérouler un tapis ; 5. Manipulation fine et correspondance terme à terme
Mon astronaute

1. Cube du binôme ; 2. tour rose et escalier marron ; 3. découper du papier ; 4. les emboîtements cylindriques, 1ère série ; 5 ; verser et partager de l'eau dans trois petits verres

Sortie dans la nature et confection d'une tarte avec les prunes du jardin

dimanche 8 septembre 2013

Mon petit aventurier 23 mois


Mon bébé a atteint ses 23 mois cette semaine. Le moment pour moi de faire un bilan de ses acquisitions de ces dernières semaines :
-          Langage : il a énormément progressé ces derniers temps. Jusqu’à 21mois1/2 il ne parlait pratiquement pas et soudain, il y a une comme une explosion du langage ! Il répète volontiers des mots, s’entraine avec des imagiers, répond à nos questions et son vocabulaire s’accroit chaque jour. Il prononce encore très mal, il faut bien l’écouter et faire attention à la situation pour comprendre ce qu’il raconte. Mais semble avoir compris l’intérêt de parler aux autres. Il adore les expressions comme « Au revoir, à bientôt, bonne nuit, salut, c’est fini, celle-là et voilà ! ». Notre chat s’appelle Chamaille il le nomme « Mamaille ». Par contre il ne nomme pas son grand frère.
-          Apprentissage de la propreté (continence). Il m’a fait bien comprendre qu’il veut s’entraîner chaque jour et me réclame le pot quand je lui enlève sa couche. Tous les matins, je laisse les fesses à l’air et il court au pot quand il en ressent le besoin. Les accidents deviennent plus rares. Il a pris suffisamment confiance en lui pour faire caca sur le pot.
-          Relations sociales : il s’entend très très bien avec son grand frère. Ils sont très complices. A l’extérieur de la maison, il se montre un peu timide au début, mais se déride très vite. Il va jouer avec les autres enfants, n’est pas agressif et sait se faire respecter quand il y a besoin (il dit NON aux enfants qui l’embêtent). Je constate qu’on est pas forcément obligé d’aller à la crèche pour développer les relations sociales.
-          Repas : il mange DE TOUT ; il adore goûter ce que nous les adultes nous mangeons : par exemple : les bâtons de concombre, les cornichons, les olives vertes, les crevettes, le saumon fumé… Il mange de plus en plus proprement à la cuillère et à la fourchette. Il apprend à utiliser un petit couteau. Depuis ce soir, il est enfin capable de boire au verre (il s’entraînait pourtant depuis des mois mais sans y arriver).
-          Sommeil : j’ai eu une petite inquiétude ce mois-ci car nous avons réaménagé la maison. Il dort maintenant dans la même chambre que son frère, dans un grand lit surélevé de 80cm. Il s’est rapidement habitué à sa nouvelle situation et dort bien la nuit. Il fait 2h de sieste l’après-midi.
Il progresse à toute vitesse et semble très heureux. On espère que ça va durer très longtemps ! Et bien sûr on attend de pied ferme la fameuse crise des deux ans qui finira par pointer le bout de son nez J
Comme tous les petits il aime jouer avec de la terre et des cailloux
 
Il veut grandir vite : là il pris le  matériel Montessori de son frère et s’entraine à ranger les cylindres de couleurs dans leurs boites respectives. Pas aussi simple que ça en a l’air !
 
 

mercredi 4 septembre 2013

Activites dans notre maison de jardin (premiere partie)


Cet été, nous avons offert à notre grand astronaute un cadeau d’anniversaire commun : une petite maison pour jouer dans le jardin. Nous avons choisi une maison Floralie de Smoby, certes moins jolie que certaines maisonnettes en bois, mais aussi moins chère. Elle est de bonne qualité et on pourra la démonter facilement pour la rentrer pour l’hiver. Elle est suffisamment grande pour que plusieurs enfants y jouent ensemble et convient pour des enfants de 18 mois à 7 ans.

Les enfants aiment y jouer librement, un peu tous les jours. Ils y rangent des jouets, jouent avec les portes, les fenêtres, la sonnette. Mon grand s’invente des histoires de cachettes d’espion…

Comme nous avons la chance d’avoir cet équipement dans notre jardin, je me suis dit qu’il serait intéressant de proposer des activités un peu plus « poussées » aux enfants (comment ça mon côté maîtresse prend le pas sur mon côté maman ;-) ??)

1ere activité : Laver la maison


Dans la classification Montessori, c’est une activité de vie pratique qui consiste à apprendre à prendre soin de son environnement. Age : à partir de 1 an, ½ an (et jusqu’à l’âge adulte !)

Nous lavons de temps en temps la maison pour lui garder cet air pimpant qui donne tellement envie d’aller y jouer. Il faut

-          Enlever les toiles d’araignée à l’intérieur (même si on aime bien les petites bêtes, on ne les veut pas dans ce mini logis).

-          Nettoyer la façade au jet d’eau, avec précaution, pour ne pas gaspiller l’eau et ne pas inonder le sol.

-          Nettoyer les surfaces planes et encrassées avec une éponge et une brosse à l’aide de savon.

-          Nettoyer les accessoires en plastique dans une bassine ou au jet d’eau.

Objectifs : cette activité

-          Développe la précision des gestes, le contrôle des muscles de la main (notamment essorer une éponge).

-          Renforce l’estime de soi : quelle fierté de réussir à nettoyer sa maison tout seul et quelle plaisir la voir propre !

-          Au plan cognitif, permet de mettre en ordre les étapes à effectuer pour réussir la tâche demandée.

 






Mon grand adore cette activité !  J’ai apprécié le fait qu’il s’investisse et reste concentré sur la tâche du début à la fin. En ce moment il a un grand besoin de se laisser absorber par les exercices de vie pratique. Sinon, il a tendance à se laisser aller à rêvasser et jouer avec le matériel scientifique.

2e activité : Le jeu du facteur


Dans la classification Montessori, c’est une activité de langage oral et écrit ainsi que de grâce et courtoisie. Age : 3 à 6 ans.

Dans un premier temps on fait on écrit des lettres, des courriers. Si les enfants savent écrire, ils rédigent un court message. Ils peuvent aussi dicter un court message à un adulte qui écrira pour eux. Dans notre cas, j’ai proposé cette activité à 2 enfants de 5 ans. Nous avons fait le choix de ne pas écrire, par contre, nous avons fait des dessins et collé des gommettes. C’était les vacances et les garçons n’avaient vraiment pas envie d’écrire…

Ensuite les enfants plient les dessins et les glissent dans des enveloppes. Ils écrivent leur prénom sur l’enveloppe. L’adulte écrit une adresse imaginaire qui correspond à celle de la maison de jardin.

Nous avons aussi décoré des paquets qui contenaient des surprises (bonbons, petits jouets…). Ce sont des colis, là aussi avec nom et adresse du destinataire.

Lorsque les colis et les lettres sont prêts, le jeu commence. Un enfant devient le facteur. Il porte un sac avec les lettres. Il se déplace à vélo. Il va à la petite maison et dépose par la fente de la boite aux lettre un ou des courriers à destination d’un ou des enfants qui sont dans la maison. Les autres enfants sont dans la petite maison et ouvrent avec joie leur courrier. Le facteur doit lire ou au moins reconnaître les noms sur les enveloppes.

Ensuite un autre enfant devient le facteur de colis. C’est l’occasion pour l’adulte de présenter à l’enfant les règles de politesse et quelques indications pour une conversation de la vie courante. Le facteur de colis va sonner, on va lui ouvrir la porte et il y avoir un échange verbal normé entre le destinataire du colis et le facteur.

Pour finir on inverse les rôles. Enfin l’adulte s’éclipse et laisse les enfants jouer à leur façon !

J’ai trouvé que c’était une activité riche en apprentissages et très plaisante pour les enfants donc très motivante. Je retesterai plus tard quand ces mêmes enfants commenceront à lire et écrire.

Objectifs : cette activité

-          Développe le langage d’évocation (rédaction de la lettre en dictée à l’adulte).

-          Permet de connaitre les formules de politesse (Bonjour monsieur le facteur ! Comment allez-vous aujourd’hui ? Merci beaucoup…)

-          Donne à l’acte d’écriture un sens concret : transmettre un message et à l’acte de lire une utilité quotidienne.

-          Développe le goût pour la création artistique.

-          Développe la petite motricité (glisser une missive dans une enveloppe, pas si simple) et la grande motricité (le facteur sur son vélo a de gros mollets).




 
 

Il y a bien d’autres activités que je veux tester ou approfondir dans notre maison : le jeu du marchand de glaces, le restaurant, la clinique vétérinaire, la cabane de l’entomologiste, la serre.

 

mardi 3 septembre 2013

La rentree dans notre minuscule ecole


Ca y est, ce matin c’était officiellement le tout premier jour d’école à la maison. J’avais préparé l’ambiance de classe : de jolies étagères, de petites tables et petites chaises bien adaptées aux enfants. Nous avons acheté hier les petits tapis pour le travail Montessorien qui se fait au sol. Sur les étagères, de jolis plateaux de bois, et un matériel de vie pratique et d’éducation sensorielle très très attirant. Il y avait aussi des activités avec de l’eau et des versés car cela plait énormément à mes enfants.
Voila comment c’est déroulée notre matinée :
9h précises, début de la classe.
Les enfants ont travaillé durant 1heure sur différentes activités (je vous les détaillerai en fin de semaine). En tout début de matinée, j’ai beaucoup insisté sur l’art et la manière de rouler et dérouler un tapis. A 10h, j’ai senti qu’ils commençaient à s’énerver, nous avons fait une récré dans la cour de notre maison, au soleil. Il n’y aura pas forcément de récré tous les matins et la durée sera variable.
Je leur ai dessiné sur le sol, à la craie, une sorte de chemin à suivre et ils se sont beaucoup amusés à pied, en vélo et en porteur sur cette route improvisée. Lorsque les enfants jouaient bien, je me suis éclipsée dans la cuisine pour commencer la préparation du repas. J’espère d’ici quelques temps les impliquer plus et faire des recettes de cuisine avec eux (il faut pour cela que j’aménage mieux l’espace cuisine). Les enfants ont eu faim, et malgré l’interdiction des goûters de 10h dans mon académie, je leur ai donné un morceau de brioche.
 Vers 10h45 nous sommes remontés dans la salle de classe. Nous avons enchainé sur une activité musicale. Durant la première période de septembre à octobre, nous travailleront sur le thème de l’alimentation. Nous avons commencé à apprendre la chanson « tous les légumes au clair de lune ». Mon grand a adoré. Nous avons chanté, dansé puis inventé un accompagnement musical avec des tambourins. Ensuite j’ai proposé une activité pâte à modeler. Chaque enfant s’est installé sur sa petite table, et mon petit s’est beaucoup absorbé à la tâche. Plus tard j’ai proposé à mon grand de mettre à jour son calendrier. Puis les enfants ont repris encore quelles activités Montessori. Le grand notamment a associé la tour rose avec les cylindres jaunes et verts.
Pour finir, j’ai lu un album « La chasse à l’ours ». Juste une lecture pour le plaisir. A 12h j’ai dit : « la matinée d’école est terminée ». Mon grand a eu un regard soulagé. Puis à l’initiative du petit, ils ont investis les tableaux noirs et les craies. Je me suis discrètement éclipsée pour finir la préparation de mon repas.
Bilan :
-          Pour moi, très positif. J’ai trouvé formidable en tant que maman au foyer, de me consacrer durant 3 heures pleines uniquement à mes enfants, sans m’interrompre comme je le fais souvent pour aller suspendre du linge ou faire d’autres tâches domestiques. Ce matin j’étais 100% avec mes enfants. Et c’est bon de passer du temps avec eux. Les guider, les enseigner, les observer simplement. En tant qu’enseignante, j’ai été très satisfaite de n’avoir que 2 élèves à gérer (vraiment facile et agréable). J’ai été impressionnée par le calme qui a régné en classe, surtout la première heure. La gestion du temps, la variété des situations d’apprentissages proposée était bonne.
-          Pour mon bébé, petit aventurier de 22 mois, cette rentrée des classes fut excellente. Non mais il faut le voir ce petit homme, en train de porter avec précaution son plateau, s’installer confortablement à une table, concentré sur son activité, imperturbable et refaisant immuablement les mêmes gestes précis, de sa petite main potelée. Il a une boulimie d’apprendre, veut tester les activités du grand frère (je dois souvent le freiner et lui proposer autre chose), prend des initiatives, dis quelques mots pour commenter son travail ou demander de l’aide. Il commence tout juste à parler, mais je le trouve capable d’une grande concentration et très mature.
-          Pour mon grand astronaute de 5 ans, les choses ne sont pas passées aussi aisément. Tout d’abord, il l’attendait cette rentrée à la maison. Ce matin il s’est levé très (trop) tôt à 6h45. Et puis il commencé à angoisser, à dire « c’est nul l’école », « j’ai pas envie d’y aller ». Même l’école à la maison ne le tentait pas. Ce matin il est entré en classe uniquement pour suivre son petit frère. Il a vécu une année scolaire désastreuse en MS l’année dernière et il me faudra plusieurs semaines (mois ?) pour le faire changer d’avis. Il a pas mal pleurniché, a eu du mal à se concentrer sur les activités qu’il choisissait. A fait une crise parce qu’il a renversé de l’eau. J’ai dû le rassurer en lui rappelant ce qu’il sait déjà : « tu peux utiliser la petite éponge pour réparer » « Tu sais en pédagogie Montessori, tu as le droit de tromper et réessayer encore et encore. Ce n’est jamais faux. Tu n’auras pas de mauvaises notes ni de bulletins ». C’est très étrange, j’ai l’impression de parler à un ado en rupture scolaire. Il a tendance à s’échapper, j’entends par là jouer beaucoup avec le matériel. Je dois sans cesse le ramener vers la réalité. A la fin de la matinée, il m’a dit qu’il avait bien aimé l’activité musique. C’est déjà ça de pris. ;-) En tout cas, je pense que cette année d’IEF va l’amener sur le chemin du plaisir d’apprendre et cela conforte mon choix et celui de mon mari.
 
Photos à suivre prochainement.